Nous sommes le monde, agissons.

Nous sommes le 21 mars 2020. La France et une bonne partie de l’Europe et du monde tournent au ralenti (à ce jour un milliard de personnes sont confinées). Mais j’ai décidé de ne rien changer à mes plans. Je me jette dans le vide avec vous. La vie continue malgré le virus qui rôde, l’inquiétude qui plane ou l’indifférence inconsciente de certains. Je lis, prends des nouvelles, je m’informe comme beaucoup d’entre nous. J’essaie de comprendre ce qui est en train de se passer et de saisir les enjeux réels de la situation.

J’ai le sentiment que nous sommes à un tournant, qu’un moment-clé se profile. Qu’en d’autres termes, il va falloir choisir. Depuis des décennies, une infime partie de l’humanité exploite sans vergogne notre planète, pille ses richesses et l’énergie de la majorité d’entre nous.

Je le dis très clairement, je ne veux plus de ce système basé sur l’exploitation et la soumission. Le seul critère valable est celui de la préservation de la vie, de sa valorisation, de son épanouissement. Tout le reste n’est que mensonge, fuite et manipulation, inconscience. Je me désolidarise de tous ceux qui ont un comportement qui porte atteinte, d’une manière ou d’une autre à la vie. Et je m’attellerai à faire comprendre à tous, les raisons de mon engagement et de mon combat. Il est temps que les choses changent, et surtout temps que les humains changent. Tous sans exception car chacun est concerné au premier chef. Chacun doit apporter sa pierre à l’édifice de la survie collective. Levons les yeux, prenons conscience de l’état de délabrement avancé du monde et agissons.

Nous sommes le monde. Respectons-le, respectons-nous. Aimons-le, aimons-nous.

L’auteur n’est pas abstrait

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Le monde du livre n’existerait pas sans l’auteur et pourtant le système fonctionne en
grande partie à ses dépends. En effet, l’auteur est, proportionnellement au travail fourni, le
moins rémunéré de tous les acteurs du secteur et bien souvent le seul à ne pas pouvoir vivre de
son travail. Cela s’explique de la manière suivante, un livre neuf en littérature c’est en
moyenne (source SNE) : détaillant (libraire, supermarché, etc.) 36%, imprimeur 16%, éditeur
14%, distributeur (souvent lié à la maison d’édition) 11%, auteur 11% (6% si le tirage est faible
ce qui est très majoritairement le cas), diffuseur 6,5%, État (TVA) 5,5%. Il faut ajouter à cela le
délai de paiement des droits d’auteur qui est couramment de 18 mois, la bestsellerisation des
ventes qui entraîne un nombre très réduit de livres à des sommets de mirobolance, l’opacité
entretenue autour du nombre de ventes pour beaucoup d’autres, les rapports compliqués entre
éditeurs et auteurs. Ce qui fait, en France, qui n’est pas le pire des systèmes, notamment grâce
au prix unique, que sur 100.000 auteurs moins de 2% vivent exclusivement de leur plume.
On ignore donc très largement que l’auteur, celui qui est vivant bien entendu, est doté
d’un estomac, qu’il doit se reposer sur un lit, avoir un toit au-dessus de la tête, qu’il doit aussi
entretenir son corps et son esprit, alimenter son bureau en livres et autres documents, payer
ses factures, éponger ses dettes hélas parfois. Bref, l’auteur a lui aussi besoin d’argent
(modestement) pour vivre, tout simplement parce qu’il existe réellement et qu’il a des besoins
physiologiques primaires et moins primaires, ainsi que d’autres aspirations quotidiennes ou
régulières qui ont un coût.
Bon, cette entrée en matière est peut-être abrupte mais elle est nécessaire pour faire
comprendre qu’écrire est un vrai métier, pas un loisir ni une activité complémentaire et encore
moins une occupation romantique dénuée de tout ancrage dans le monde réel.
Passons maintenant aux raisons pour lesquelles je ne veux pas être édité par un éditeur
professionnel :
1. parce que les lecteurs, c’est-à-dire vous, êtes assez lucides, matures, curieux et
responsables pour savoir si vous avez envie de me lire. Charge à moi de vous faire
découvrir et apprécier les fruits de mon travail,
2. pour ne pas céder mes droits et emprisonner la majeure partie de ce que je crée ; le
copyright est valable 70 ans après la mort de l’auteur, c’est le délai officiel pour que son
œuvre tombe dans le domaine public,
3. pour rester totalement et absolument et éternellement libre de faire ce que je veux avec
ce que je crée et de laisser ce que je crée ouvert à tous,
4. rendre accessible à tous ce que je fais en permettant à chacun de me soutenir selon ses
moyens,
5. pour ne pas appartenir à une organisation pyramidale, avec notamment une tête bien
identifiée là-haut tout là-haut,
6. pour ne pas entrer dans le système médiatique et le milieu littéraire avec ses codes et sa
sempiternelle mascarade des prix,
7. pour éviter les déboires de ma première édition (ne pas être payé, dépenser plus que je
ne gagne…).
Vous l’aurez compris, c’est un véritable choix, une proposition, un engagement
fondamental et personnel pour un autre mode de fonctionnement, pour une autre société ;
pour placer au cœur de la relation entre le créateur et les lecteurs la confiance et l’engagement
mutuel. Je veux qu’on entre dans ma littérature comme dans un moulin. Je le répète, que tous
ceux qui le souhaitent puissent y avoir accès sans restriction ni condition. Je suis contre les
barrières infranchissables, contre les frontières qui divisent. Je suis pour le lien direct et
l’échange d’égal à égal, pour la créativité vivante, libre, ouverte, dense et foisonnante.
Évidemment, je n’ai pas la prétention de détruire le système institué, je remarque
simplement qu’il ne me convient absolument pas, ce qui explique ma décision de prendre une
place légitime et parallèle. La plupart des écrivains acceptent ou se soumettent à un état de fait.
Libre à eux. De mon point de vue, ils se trouvent dans le cadre de la servitude volontaire si bien
mise en lumière par La Boétie. Je le refuse pour moi-même sans vouloir convaincre quiconque.
Je défends mon droit à exister en alternative, selon un mode de fonctionnement qui me paraît
foncièrement juste.
Il est certain que ce choix a des contraintes surtout en terme de temps et de risques
financiers (raisons pour lesquelles sans doute beaucoup d’écrivains ne se lancent pas dans cette
aventure périlleuse). Concrètement, je dois m’occuper de la ligne complète pour éditer mes
écrits (de l’écriture à la vente). Je dois choisir, c’est exaltant, mon imprimeur, la qualité du
papier, le tirage (nombre d’exemplaires), réaliser la mise en page, les corrections, créer la
couverture, communiquer, assurer la distribution, gérer le site Internet, etc. Alors, pour
résumer, sur un livre vendu, je gagnerai certainement plus qu’en édition classique (suivant le
nombre et le degré d’implication et d’adhésion de vous, lecteurs) mais je passerai aussi
beaucoup de temps à ne pas écrire afin de mieux me faire connaître et lire. C’est un choix que
j’assume pleinement puisque c’est celui de la liberté. Je suis libre d’être écrivain et écrivain
libre par conviction. Je suis, plus que jamais, déterminé à vivre comme tel, grâce à votre
soutien.
Je vous donne rendez-vous sur Tipeee dès le 4 juillet 2019, pour me soutenir en faisant
un don ponctuel ou régulier. Un grand merci à tous !
Pour finir cette publication, je citerai un auteur romanche que je m’attellerai à mieux
connaître, Iso Camartin. Il a déclaré dans le Temps de Genève (08 août 1998) : « on ne peut pas
glorifier la liberté sans la mettre en pratique. » Alors oui, soyons cohérents, mettons en
pratique !

Nouveau départ

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Parfois j’aimerais que le temps n’existe pas. Bientôt j’aurai 42 ans ce qui en soi, bien sûr, ne veut pas dire grand-chose. Ma vie matérielle est précaire, heureusement ma vie amoureuse est un phare.
J’ai tenté vingt fois (peut-être cent) de m’élancer dans le vide, d’avoir suffisamment confiance en moi pour affronter mes doutes et dépasser mes imperfections. Jusqu’à maintenant, je savais que je n’étais pas prêt. Aujourd’hui, je le suis. Prêt à quoi exactement ? À assumer qui je suis, pleinement, totalement, sans plus aucune concession ni compromis, de manière intégrale. Assumer de m’exprimer et de vivre librement, d’être radicalement moi. Enfin !
Par nature, je pars dans tous les sens, je bouillonne, je foisonne, j’alterne ; je n’approfondis pas nécessairement mais j’explore, je relie, j’associe, je construis, je détruis aussi, jamais pour nuire, toujours par soucis de vérité, d’authenticité, de précision. Et j’avance, j’avance…
Je crée, j’avance, j’explore. Désormais, je vais partager mes mouvements de pensée avec vous, mes découvertes, mes inventions, mes surprises et mes doutes aussi. Je vais m’exposer, c’est-à-dire prendre des risques…
Pour autant, je n’ai aucune idée de qui pourra bien être intéressé par autant d’inconstance apparente (sorte de tendance à la turbulence), bien que j’aimerais voir, personnellement et plus positivement, dans ce mouvement perpétuel, de l’abondance, du foisonnement, de la multitude ou plus encore de la luxuriance. Quoiqu’il en soit, il est bon de vous dire que je me suis toujours senti à l’étroit dans notre monde. Je n’y ai jamais vraiment trouvé de place, sans doute parce qu’il n’y en avait pas pour moi avant que je ne la crée.
C’est un monde, disons-le franchement, qui dans sa globalité, ne me plait pas ; plus précisément, le problème vient du fait que je ne partage pas les valeurs cardinales et les peurs de cette société humaine prédatrice et violente à organisation pyramidale. Par exemple, l’argent a toujours été secondaire pour moi. C’est un instrument qui doit le rester (d’ailleurs un article à paraître vous expliquera les choix que j’ai fait concernant mon mode de rétribution). Un instrument est au service, il ne doit pas avilir celui qui s’en sert (c’est un principe très bien défendu par la communauté du logiciel libre et qui essaime).
L’autopromotion érigée en condition sine qua non de la réussite, la notion même de réussite, la concurrence comme arme de division, l’autoritarisme larvé et hypocrite, le cynisme des puissants autoproclamés, la politique des avantages socle des inégalités, l’inconscience et l’irresponsabilité face au défi écologique, le matérialisme ambiant et écrasant, l’opacité entretenue, la loi du plus fort, la rentabilité, la croissance à tout crin, le progrès à tout prix, la manipulation systématique, l’attrait de la nouveauté perpétuelle et tant d’autres ”vertus » du néo-libéralisme provoquent en moi un rejet sans équivoque (que j’essayais jusque-là vainement de réprimer) ainsi que toutes les peurs associées à ses déséquilibres orchestrés (la peur de manquer, de ne pas être à la hauteur, la dépendance affective, la fièvre accumulatrice, l’insécurité alimentée, la peur de la transparence, de ne pas être aimé, la peur panique de la mort, etc.). Tout cela sans compter les conséquences désastreuses sur les individus, sur leur intimité, sur notre environnement, sur nos écosystèmes. Il y a trop à dire mais pour résumer nous sommes dans l’urgence absolue d’engager des changements profonds et radicaux. Sortir de la société dite de consommation, répartir les richesses de manière juste, s’ouvrir à une éducation émancipatrice, à une culture foisonnante, à des échanges francs et denses, à une spiritualité libre et épanouie sont désormais des nécessités. Il est impératif de promouvoir le libre arbitre de chacun et de soutenir les alternatives susceptibles de nous faire avancer ensemble vers plus de cohérence , plus de réalisme et plus de magie.
Ce que je défends est puissamment sous-tendu par l’amour, la solidarité, l’égalité, la liberté, la vérité, l’ouverture d’esprit, la coopération, le respect, l’écoute… Souvent ce sont de grands principes couverts d’éloges mais bafoués par le plus grand nombre aussi bien à l’échelle individuelle que collective. La spiritualité aussi je l’assume désormais comme un pilier majeur de mon existence. La vie ne peut qu’être avant tout spirituelle. Comment vivre sans se confronter à cet insondable et incroyable mystère qu’est la vie ? Sans tenter d’y apporter des réponses, ses réponses intimes et personnelles ? La vie n’a pour moi que ce sens. Tout n’est que nourriture pour comprendre : mes sensations, mes réflexions, mes expériences, mes actes.
D’actes il est d’ailleurs question désormais. Le silence que je me suis imposé n’a plus lieu d’être mais il m’a été d’une grande utilité : j’ai pu m’y trouver. Des actes donc, il y en a un dès aujourd’hui. Je vais commencer par respecter ce que j’écrivais à juste titre dans le sOnneur baObabique n°1 (30 novembre 2016) : toutes mes créations sont et resteront définitivement libres d’accès sous la licence Creative Commons (BY, NC, SA), c’est-à-dire que vous pouvez partager et adapter toutes mes créations tant que vous n’en faites pas un usage commercial, à la condition de me nommer comme auteur et de diffuser votre travail avec la même licence.
Le deuxième acte est une annonce d’importance pour moi. Le sOnneur du scripteur reparaîtra bientôt sous le titre de sOnneur à deux têtes. En effet, il s’ouvre amoureusement à Julie mon épastrouillante fiancée et désormais acolyte ! La parution du sOnneur suivra le rythme de notre production et nos fantaisies.
Troisième acte, je publierai bientôt une nouvelle inédite sur laquelle je travaille depuis plusieurs semaines. Et bien d’autres choses se préparent dont je vous entretiendrai en temps voulu !
Voici pour finir et pour résumer quelques lignes encore afin de préciser clairement mes objectifs. En premier lieu, je tiens à m’exonérer d’un système qui ne me correspond pas, et par mon action conjointe à beaucoup d’autres, arriver à infléchir le système dominant voire à le changer (nous sommes proches d’un point de rupture). Ensuite, donner un écho plus important à ma façon de voir et de vivre qui me semble totalement en accord avec les réalités matérielles et spirituelles de notre monde (et que je ne suis heureusement pas seul à porter). Agir en symbiose. Et enfin entamer consciemment un chemin pour atteindre un ailleurs que je pourrais nommer l’ici et maintenant.
Mais concrètement, je ne sais pas où tout cela me mène. Dans le dédale de l’inconnu ? Dans un labyrinthe constellé de symboles ? Dans un espace aussi vaste que la conscience ? Je ne le sais pas mais je m’y engage avec un enthousiasme débordant et une totale confiance.
Si ma démarche et les fruits qui en naissent vous plaisent et vous transforment, voici quelques moyens de me soutenir : me lire, faire un don ponctuel ou régulier (des précisions sont à venir), me diffuser et parler de mes créations autour de vous et bien sûr partager avec moi !
À très bientôt pour toutes les suites à venir.

Le temps sans délai

Les abonnés du sOnneur du scripteur le savent, en ce moment, je peine à respecter les délais de sortie de ma revue. Les raisons sont hélas très prosaïques : le quotidien ne me laisse pas assez de temps pour vous offrir le meilleur. Dans ces conditions, je préfère attendre, prendre un peu plus de temps que prévu mais préserver l’exigence de qualité initiale. La bonne nouvelle est que les entraves finissent toujours par tomber et dans quelques semaines, sans doute à la fin de l’été, j’aurai à nouveau la possibilité de m’organiser plus librement.
En attendant, et pour que le temps passe plus vite, je vous propose de suivre régulièrement mes aventures sur ce Carnet. Il y sera question de travaux, de déménagement, d’emménagement, d’organisation, de vieille camionnette et peut-être même de lectures. En tout cas, tout comme moi, je pense que vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer !

Lancement

Il y a plusieurs jours que j’y pense, plusieurs jours que je me dis demain. Ce soir, le moment est venu. J’ai décidé de vous dévoiler mon nouvel engagement qui est de publier, dans mon Carnet, au moins un article par jour. J’ai déjà adopté ce rythme, sur mon site précédent, pendant une année presque complète (2016). L’expérience a été exaltante, instructive, éprouvante aussi mais singulièrement positive. C’est la raison pour laquelle je m’y jette à nouveau.
Dans mes articles, il sera question de création, d’information, d’humeur, de réflexion, d’explication, de questionnement, d’étonnement, d’analyse, d’étude, de dialogue… d’à peu près tout finalement, abordé librement et traité sans entrave, on l’imagine aisément.
Je vous donne donc rendez-vous demain pour mon nouvel article.