Brûler, tout simplement

Voir et revoir des images, des traces de son passé : un coin de bibliothèque, l’emplacement d’un meuble dans un appartement quitté depuis longtemps, une table basse encombrée de livres et de cahiers, le cadre noir d’une fenêtre fermée sur la nuit, etc.

Voir et revoir toujours les mêmes ; c’est forcer le sillon, c’est admettre que de volonté on peut choisir un certain sens à son passé, sélectionner les résidus de sensations éprouvées, les regards jetés sur les petits détails pas si insignifiants de la vie.

Mais on peut aussi décider de faire place nette et de tout jeter au feu parce que ce qui n’existe plus n’a pas d’importance et que de regarder brûler du papier est agréable, tout simplement.