Ce i sans tête

                                       lensommeillement de cet arbre qui larve percute tout ce qui rime

                                                                                  avec la nonchalante ardeur du jour

                       pour que ce i sans tête m’obsède

                             il doit avoir la couleur du i grec

                                    et le goût d’une mer de sel escarpée

 

                                                     qu’en lui résonne la barbarie oubliée des temps de guerre

                                         l’écume nourrie de la pensée et ses souvenirs

                 qui tremblent comme les feuilles de l’orme

                                              sous les coups répétés du vent tempétueux qui n’épargne rien

                                qui n’oublie rien et qui colporte bonne ou mauvaise nouvelle

 

           j’essuie le temps avec la vaisselle propre

j’essuie le temps avec mes manches

                                                      et je bave d’avoir trop parlé

 

               tout cela

mascarade     parades masquées

                                  est bientôt terminé

 

                                                           tout s’achève

 

                                                                                                tout s’écoule et se magnifie

 

 


Mettre un coup de scalpel

Mettre un coup de scalpel dans la toile,

juste là dans la réserve, pour faire du blanc

un vide de tous les instants.

Ouvrir une fenêtre sur l’espace au-delà,

briser l’attente de l’œil et l’éblouir

de lignes incompréhensibles.

Jeter à l’eau tous les préfabriqués

pour un jaillissement brutal de la nature

dans l’espace confiné de l’humain fatigué.

C’est par cette surprise seule,

cet état de sidération que l’être se sauvera,

qu’il échappera au sort que l’illusion lui promet, doux nid mortel qui réclame

toute la force pervertie de l’âme.

C’est la béance, la clarté soudaine,

par l’éboulement spontané

que le combat s’achèvera, que toute résistance cessera et que la liberté réelle naîtra.

Il n’y a pas de douceur dans cet amour.

Mais toute la violente beauté d’une naissance.


Nous sommes le monde, agissons.

Nous sommes le 21 mars 2020. La France et une bonne partie de l’Europe et du monde tournent au ralenti (à ce jour un milliard de personnes sont confinées). Mais j’ai décidé de ne rien changer à mes plans. Je me jette dans le vide avec vous. La vie continue malgré le virus qui rôde, l’inquiétude qui plane ou l’indifférence inconsciente de certains. Je lis, prends des nouvelles, je m’informe comme beaucoup d’entre nous. J’essaie de comprendre ce qui est en train de se passer et de saisir les enjeux réels de la situation.

J’ai le sentiment que nous sommes à un tournant, qu’un moment-clé se profile. Qu’en d’autres termes, il va falloir choisir. Depuis des décennies, une infime partie de l’humanité exploite sans vergogne notre planète, pille ses richesses et l’énergie de la majorité d’entre nous.

Je le dis très clairement, je ne veux plus de ce système basé sur l’exploitation et la soumission. Le seul critère valable est celui de la préservation de la vie, de sa valorisation, de son épanouissement. Tout le reste n’est que mensonge, fuite et manipulation, inconscience. Je me désolidarise de tous ceux qui ont un comportement qui porte atteinte, d’une manière ou d’une autre à la vie. Et je m’attellerai à faire comprendre à tous, les raisons de mon engagement et de mon combat. Il est temps que les choses changent, et surtout temps que les humains changent. Tous sans exception car chacun est concerné au premier chef. Chacun doit apporter sa pierre à l’édifice de la survie collective. Levons les yeux, prenons conscience de l’état de délabrement avancé du monde et agissons.

Nous sommes le monde. Respectons-le, respectons-nous. Aimons-le, aimons-nous.