C’est un chemin qu’aucune sentinelle ne garde

c’est un chemin qu’aucune sentinelle ne garde

un chemin qui serpente, que rien ne borne

il est vaste à perdre haleine

tous les idiomes s’y fondent

et tous les humains de tous les temps l’empruntent

ils y vivent, s’y croisent, y prospèrent

c’est un chemin sous le soleil et dans l’espace

qui ressemble à la dérive des continents

c’est un chemin au terme duquel

toutes les réponses se dénouent

dans l’étendue argentée du ciel

Mettre un coup de scalpel

Mettre un coup de scalpel dans la toile,

juste là dans la réserve, pour faire du blanc

un vide de tous les instants.

Ouvrir une fenêtre sur l’espace au-delà,

briser l’attente de l’œil et l’éblouir

de lignes incompréhensibles.

Jeter à l’eau tous les préfabriqués

pour un jaillissement brutal de la nature

dans l’espace confiné de l’humain fatigué.

C’est par cette surprise seule,

cet état de sidération que l’être se sauvera,

qu’il échappera au sort que l’illusion lui promet, doux nid mortel qui réclame

toute la force pervertie de l’âme.

C’est la béance, la clarté soudaine,

par l’éboulement spontané

que le combat s’achèvera, que toute résistance cessera et que la liberté réelle naîtra.

Il n’y a pas de douceur dans cet amour.

Mais toute la violente beauté d’une naissance.